Ni Dieu ni maître
| Ni Dieu ni maître | |
|---|---|
| Type | Slogan politique / élément de langage |
| Auteur | Auguste Blanqui (titre de journal, 1880) |
| Date | Fin XIXᵉ siècle (attestations), reprises récurrentes XXᵉ–XXIᵉ siècles |
| Contexte | Mouvements anarchistes, anticléricaux, syndicalistes et libertaires |
| Pays | France |
| Thème | Antiautoritarisme, laïcité, émancipation, contestation sociale |
Expression fondatrice du mouvement anarchiste et anticlérical, résumant le refus de toute autorité divine ou humaine. Utilisée depuis plus d’un siècle comme symbole d’émancipation et de révolte face aux pouvoirs religieux, politiques et économiques.
Définition
Le « Ni Dieu ni maître » exprime un double rejet : celui de la domination religieuse (Dieu) et de la domination sociale ou politique (maître). La formule condense en quatre mots l’idéal de liberté absolue et d’autonomie morale qui fonde la pensée anarchiste.[1]
« Pas de sauveur suprême, ni Dieu ni César ni tribun. » — Extrait de L’Internationale (Eugène Pottier, 1871).
Contexte
Le slogan a été employé dans de nombreux cadres militants et symboliques :
- Par les mouvements anarchistes et socialistes révolutionnaires à partir du XIXᵉ siècle.[3]
- Repris par les syndicats révolutionnaires (CGT, CNT) et les luttes ouvrières du début du XXᵉ siècle.[4]
- Utilisé dans les luttes laïques, féministes et antiautoritaires contemporaines.[5]
Objectifs
- Revendiquer la liberté individuelle et collective face à toute autorité imposée.
- Affirmer un idéal d’égalité radicale et de laïcité absolue.
- Symboliser la révolte permanente contre les institutions coercitives (Église, État, capital).
Exemples
- Inscription sur des banderoles et graffitis lors de manifestations sociales.
- Réutilisation dans la musique et la chanson engagée (ex. Léo Ferré).[6]
Histoire
Historique de cet élément
| Période | Événement |
|---|---|
| 1870–1880 | Diffusion du mot d’ordre anticlérical dans les milieux républicains radicaux. |
| 1880 | Publication du journal Ni Dieu ni maître par Auguste Blanqui (ex. numérique / image d’édition conservée).[7] |
| Fin XIXᵉ–début XXᵉ siècle | Adoption par les mouvements anarchistes et les syndicats révolutionnaires (France, Espagne, Italie).[8] |
| 1960s–1970s | Reprise par les contre-cultures et les mouvements libertaires, notamment via la chanson engagée.[9] |
| XXIᵉ siècle | Persistance dans les mobilisations sociales, féministes et antiautoritaires ; usage symbolique dans la culture populaire et les réseaux sociaux.[10] |
Analyses
Analyses académiques / militantes
- L’expression incarne la forme la plus radicale de l’anticléricalisme et de l’antiautoritarisme français.[11]
- Elle illustre la logique de **désacralisation du pouvoir**, où la liberté individuelle devient principe absolu.[12]
Réactions de la société civile / médias
- Critiques : perçue comme une provocation blasphématoire par les institutions religieuses et conservatrices.[13]
- Soutiens : symbole universel de l’émancipation, de la révolte et de la pensée libre, régulièrement célébré dans les milieux libertaires et laïques.
Variantes
- Ni Dieu ni César
- Ni Dieu ni patron
- Ni maître ni serviteur
Notes et références
- ↑ « Ni Dieu, ni maître » (journal), BnF / Catalogue général, 1880 (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ « L’Internationale » (texte intégral), Wikisource, 1871 (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ Jean Maitron, *Le mouvement anarchiste en France*, Gallimard, 1975 (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ Études et synthèses historiques sur l’anarchisme, Jean Maitron, Gallimard (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ « Ni Dieu ni maître : une fresque en rouge et noir », Le Monde, 11 avril 2017 (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ *Ni dieu, ni maître* — Léo Ferré, site officiel (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ Exemplaire historique du journal « Ni Dieu ni maître », Wikimedia Commons, 20 novembre 1880 (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ Jean Maitron, *Le mouvement anarchiste en France*, Gallimard, 1975 (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ *Ni dieu, ni maître* — Léo Ferré, site officiel (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ « Ni Dieu ni maître : une fresque en rouge et noir », Le Monde, 11 avril 2017 (consulté le 28 octobre 2025) ; Analyse et usages contemporains, Le Monde diplomatique, août 2017 (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ Jean Maitron, *Le mouvement anarchiste en France*, Gallimard, 1975 (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ Travaux et essais sur l'anarchisme, Jean Maitron, Gallimard (consulté le 28 octobre 2025)
- ↑ Analyses médiatiques et controverses, Le Monde, 11 avril 2017 (consulté le 28 octobre 2025)