Quoi qu’il en coûte

    De Observatoire du Langage
    Quoi qu’il en coûte
    Type Formule présidentielle
    Auteur Emmanuel Macron
    Date 12 mars 2020
    Contexte Allocution télévisée lors de la pandémie de Covid-19
    Pays France
    Thème Crise sanitaire, économie, solidarité nationale

    Formule marquante de la présidence d’Emmanuel Macron, prononcée pour affirmer l’engagement de l’État à soutenir l’économie française face à la pandémie de Covid-19.

    Définition

    « Quoi qu’il en coûte » est une formule employée par Emmanuel Macron le 12 mars 2020, lors de son allocution télévisée annonçant les premières mesures de confinement face à la pandémie de Covid-19. Elle exprime la volonté de l’État de déployer tous les moyens financiers nécessaires pour préserver l’économie et protéger les salariés et les entreprises.[1]

    « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises, quoi qu’il en coûte. » — Emmanuel Macron, 12 mars 2020.[2]

    Contexte

    La phrase est prononcée au tout début de la crise sanitaire, dans un contexte de sidération mondiale. L’économie s’apprête à subir un choc inédit lié aux confinements et à l’arrêt de pans entiers de l’activité.

    Objectifs implicites

    • Rassurer les citoyens face à la gravité de la crise.
    • Affirmer la puissance protectrice de l’État et sa capacité d’action financière.
    • Donner une image de détermination et de solidarité nationale.

    Conséquences immédiates

    • Lancement de plans massifs de soutien aux entreprises (prêts garantis par l’État, chômage partiel).[3]
    • La formule devient rapidement un symbole de la politique économique d’urgence adoptée pendant la pandémie.[4]

    Analyses

    Analyses académiques

    • Selon l’économiste Philippe Aghion, la formule a permis de légitimer une rupture avec l’orthodoxie budgétaire européenne au profit d’une politique de dépense publique massive.[5]
    • Pour le politologue Bruno Cautrès, « quoi qu’il en coûte » symbolise la personnalisation du pouvoir présidentiel dans un moment de crise, à travers une parole performative.[6]

    Réactions médiatiques et politiques

    • Soutiens : de nombreux acteurs économiques saluent la rapidité et l’ampleur de la réponse.[7]
    • Critiques : certains économistes et responsables politiques pointent une explosion de la dette publique et un flou sur la durée de l’engagement.[8]
    • La presse internationale souligne l’importance symbolique de cette déclaration, comparée à des annonces similaires de Mario Draghi (« whatever it takes ») en 2012.[9]

    Analyse sociologique

    • La formule a marqué l’imaginaire collectif et s’est installée comme un slogan de la présidence Macron, régulièrement réemployée dans des débats hors du cadre sanitaire (pouvoir d’achat, climat, sécurité).[10]

    Variantes

    • Whatever it takes (Mario Draghi, BCE, 2012), souvent rapproché de la formule de Macron.
    • Réutilisations par les oppositions politiques :
     * « Quoi qu’il en coûte à nos finances publiques » (critiques sur la dette).  
     * « Quoi qu’il en coûte… à la jeunesse » (critiques sur l’avenir générationnel).  
    

    Sources

    • Emmanuel Macron, Allocution du 12 mars 2020, Élysée
    • Philippe Aghion et al., Le pouvoir de la destruction créatrice, Odile Jacob, 2020
    • Bruno Cautrès, Le Monde, 13 mars 2020
    • Le Monde, 12 mars 2021
    • Les Échos, 13 mars 2020
    • Financial Times, avril 2020
    • France Culture, Quoi qu’il en coûte, un slogan au-delà du Covid, 2021

    Notes et références

    Modèle:Références